Monday, September 8, 2008

Comment faire prendre conscience pour mobiliser les forces

L'art d'amener un thème au niveau de la conscience populaire

Un des comportements que j'ai décidément de la misère à comprendre, et surtout, à accepter, est le fait que la pauvreté des gens, et à fortiori des enfants, ne soient pas une obsession de tous les instants chez mes contemporains. Je ne comprends et n'accepte pas que les gens n'aient pas identifié ce mal comme étant un problème moral majeur, en plus d’être la cause d'un ensemble de drames individuels et collectifs, et qu'on n'ait pas, collectivement, décidé qu'on allait s'attaquer à celui-ci de façon sérieuse, résolue et définitive.

Ainsi, préalablement à cette mobilisation massive dont je rêve, il y a la prise de conscience. Il y a le fait que chacun y pense constamment, s'en enquiert auprès des médias, agit et essaie de faire sa part, en aidant l'autre, d'une façon ou d'une autre. Car, à partir du moment où tous aurait pris conscience du problème, de son ampleur, et, par simple solidarité (je n'ai pas écrit charité) humaine, tous aurait décidé que ce problème serait du passé, il y a fort à parier que tous les dirigeants (politiques, d'affaires, etc.) se verraient questionnés à ce sujet (mais que faites-vous, concrètement ?) et tous les citoyens se sentiraient directement concernés (mais que faisons-nous, concrètement, individuellement et collectivement ?).

Et, dans ce contexte, la société se doterait d'outils, de métriques, permettant de vraiment comprendre l'ampleur de la situation, à quel rythme celle-ci s'améliore... ou pas.

Évidemment, tout ce raisonnement repose sur l'hypothèse qu'advenant le jour où la pauvreté deviendrait clairement une obsession populaire, la société parviendrait à élaborer et mettre en place les moyens (très certainement protéiformes) pour s'attaquer clairement au problème, que l'on devine fort complexe.

Comment faire prendre conscience pour mobiliser les forces

En ce sens, la question de base est donc comment s'y prendre pour amener cette cause à un niveau de conscience généralisé de telle sorte à ce qu'elle ne soit pas balayée dans les secondes qui suivent, et surtout, à ce qu'elle permette une mobilisation puissante, inédite, organisée, soutenue, concrète et durable.

Certes, on pressent que la difficulté est encore plus probante aujourd'hui qu’hier, bombardé que nous sommes par des tonnes stimuli (publicité, information et tutti quanti) plus ou moins utiles et même pertinentes. De plus, de nos jours, avec l’utilisation d’Internet (Youtube par exemple), la notion de médias de masse est remise en question.

C'est dans ce contexte qu'il faut trouver la formule... si elle existait, car franchement, si ça existait, ça se saurait.

Évidemment certains éléments de réflexion s'offrent à nous. On pressent qu'on peut jouer sur l'émotion ou sur la surprise, sur l'originalité ou sur l'intelligence. On pressent que certains paramètres peuvent être déduis et appliqués.

Je pense par exemple à des évènements marquants, des coups de tonnerre médiatique, dont tous se souviennent (11 septembre 2001, la marche sur la Lune, Kennedy et plus localement, Polytechnique, Dawson, etc.) et qu'il est donc possible de générer un moment d'unanimité dans les consciences. Ces moments sont toutefois généralement lié à un drame important.

Je pense aussi à un curieux phénomène québécois: les têtes à claques dont le contenu est particulièrement bête et stupide mais qui, en utilisant certes un procédé novateur, ont réussi à s'inscrire dans la conscience de la majorité (jeunes et vieux) en tablant uniquement sur le bouche à oreilles. C’est moins vrai maintenant mais il fut un temps pas si lointain ou tous parlaient des têtes à claques et ou les blagues étaient entendues jusque dans les salles de réunion d’entreprises fort respectables.

Je pense également à un « takeover » momentané de Youtube ou deux activistes ont monté un réseau de contacts qui avaient pour instruction de changer l'image présentant les vidéos à un moment précis, engendrant un effet de courroie (typique dans ce genre de techno) le poussant ainsi dans le tableau des top-10 des vidéos les plus discutés (http://www.readwriteweb.com/archives/how_2_nerdfighters_took_over_youtube.php)

Finalement, je pense à une publicité d’Amnesty International (http://blog.hatem.ca/?p=133) qui a utilisé des images de jeux télévisés (et autres inepties) en y superposant le message d’AI (la campagne pas ici mais maintenant). Tout simplement inédit et intelligent, bref, génial.

Bref, je cherche la voie. Je pressens que les technologies actuelles (Internet, Web 2.0, etc.) recèlent un potentiel pour mettre de l’avant des causes, pour faire s’inscrire dans les consciences un besoin de faire s’estomper les inégalités sociales, et bien sûr, sans que cela tombe dans les mains des marchands.

Après tout, si une multinationale comme Rio Tinto Alcan fabrique du respect (!!!), ils sont bien capables de se mettre à nous vendre de l’égalité sociale!

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