Avant toute chose, il y a l’indignation. Il y a l’indignation face à cette pauvreté endémique, qu’on la regarde sur un plan local ou sur un plan planétaire. Il y a l’indignation face à cet écart grotesque entre les conditions de vie des mieux nantis et celles des plus pauvres.
Mais il y a plus. Il y a cette classe dite moyenne, création moderne de nos sociétés dites évoluées, qui a les moyens d’infléchir les choses et qui se laissent bercer, au diapason de son égoïsme, entre le divertissement béat et le matérialisme (tellement) programmé par les marchands.
Ce matérialisme robotisé qui est la quintessence de la Walmartisation de la société. Cette course effrénée au dernier gizmo à la mode, qui atteint lorsqu’elle croise la machine à crédit facile, le point de non retour ultime : le surendettement et la précarité qui s’en suit.
Ce divertissement béat qui ressemble de plus en plus à une acéphalisation en règle, à une auto-trucidation à la fois des facultés mentales et du bon jugement. Ce régime, où se succèdent les occasions de se détendre (c.a.d. d’être distrait au sens littéral du terme!), atteint éventuellement son point de non retour ultime : l’allergie à l’effort mental.
Bien sûr, c’est incontestable : il n’y a pas de plan, mais tout de même le broyeur néolibéral est en place et les pressions conformistes sont extrêmement fortes…Et les dommages sont considérables et peut-être même irréversibles. Car, il faut comprendre qu'à chaque jour qui passe, les gens sont de moins en moins aptes à prendre la société en main, à s’intéresser aux situations complexes, à être ouverts à la différence, etc. Le surendettement et l’allergie à l’effort mental ayant fait leur œuvre, le sentiment d’impuissance est institutionnalisée sinon réclamée…Il ne reste plus que les lignes ouvertes ou autres monologues parallèles comme exutoires qui n’atteignent même pas le statut de catharsis… Et pendant ce temps, les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent…
Bref, il y a l’indignation. Il y a l’indignation face à cette pauvreté endémique, face à ces faucons, cette supposée élite, qui s’enrichissent de façon éhontée (et même illégale ou à tout le moins immorale) et face à cette classe moyenne qui s’en fout.
Et la réaction à ça, puisqu’il faut bien agir, est ce blog…
Car là est la question suivante : que faire ? Plusieurs options sont possibles mais aucune n’est franchement efficace. Écrire des textes dans des feuillets lus par quelques gens déjà convaincus ne donne strictement rien. Participer à une marche avec 100-200 personnes ne donne strictement rien non plus. Organiser des gestes d’éclats ne servira qu’à alimenter les médias sensationnalistes qui ne vous donneront pas plus de 10 secondes pour vous exprimer, et de toute façon, aussitôt aurez-vous terminé que votre petit instant de célébrité sera télescopé par une autre nouvelle… du genre sur les seins de Britney Spears…
Bref, que faire ?
Et la réponse à ça, puisqu’il faut bien agir, est ce blog…
Les buts recherchés ici sont multiples…
Un. Chercher
Deux. Compiler
Trois. Connecter
ChercherJe cherche à découvrir, recenser et même établir de nouvelles approches pour éveiller les gens aux inégalités, aux drames qui se déroulent devant nos yeux, pour les sensibiliser, pour les amener à agir.
Sur un plan théorique, pour 100% des gens, disons qu’il y a 5% des gens qui agissent en donnant de leur temps ou en donnant de l’argent, 15% des gens qui sont sensibles mais n’agissent pas et 80% des gens qui s’en foutent (ou qui sont trop occupés à payer leur troisième voiture, ce qui revient franchement au même).
Et bien, mon but est de chercher des moyens visant ultimement à faire passer des gens du bloc de 80% à celui de 15%, et idéalement dans le bloc de 5%. Dans un monde de surinformation et de « zapping », dans un monde de « veudettes » et de pures émotions, ce n’est pas simple.
A cet égard, j’ai le sentiment que les technologies Web, et spécialement ce qu’on appelle Web 2.0, recèlent des moyens inédits.
Je vais tenter d’y voir
CompilerUn des moyens que recèlent sans doute les technologies Web est la possibilité de « faire parler » les données en les agrégeant de façon dynamique. C’est ce qu’on appelle les « mashups ».
J’entends à ce titre tenter de compiler des données et des informations sur deux axes que j’appelerai le côté sombre et le côté opaque. Le but étant d’en tirer quelque chose comme un indice ou à tout le moins comme un repère permettant de juger ce qui se passe d’un côté comme de l’autre.
Connecter
Je veux connecter avec des gens qui ont la même sensibilité que moi sur ces aspects. Car, pour être très honnête, il y a de ces soirs où on se sent assez seul…
C’est aussi pourquoi ce blog aura une contrepartie anglophone et j’adorerais qu’il ait aussi une contrepartie espagnole.